Nombre d’études montrent que l’enseignement est de plus en plus une profession à haut risque d’épuisement professionnel. C’est ce que le SNALC dénonce également, en particulier pour les collègues en fin de carrière, en raison de l’allongement des carrières et de l’inflation du nombre de « missions ».
Comme l’indique la chercheuse Dominique Cau Bareille, « le vieillissement de la population enseignante est d’autant plus préoccupant que depuis une vingtaine d’années, la proportion d’enseignants de plus de 50 ans n’a cessé d’augmenter pour atteindre en 2015, dans le premier degré, 23,1 % de femmes et 35,6 % d’hommes ; dans le second degré, 28,4 % de femmes et 33,2 % d’hommes »*.
Elle va plus loin en précisant que simultanément au vieillissement du personnel enseignant en France, il y a une « une disparition des dispositifs permettant des aménagements de fin de carrière ».
Pour le SNALC, nul doute que l’expertise acquise par ces collègues chevronnés ayant dispensé un nombre incalculable d’heures de cours et ayant accompagné des milliers d’élèves aurait été précieuse, par exemple, lors de la mise en place de la réforme du baccalauréat. Elle aurait sans aucun doute évité les déconvenues et les errances, comme dans plein d’autres secteurs de l’Education nationale.
C’est pourquoi, le SNALC trouve choquant l’existence de visites « conseil » se soldant par une grille PPCR parfois maculée de mentions « à consolider » ou juste « satisfaisant » à l’encontre de ces personnels, y compris hors classe, au terme d’une carrière quasi complète de bons et loyaux services. Osons la comparaison : c’est comme si l’on évaluait une Xantia diesel, ce fleuron automobile des années 1990, avec des critères écologiques qui ont permis la mise au point d’une 3008 hybride ! Pourtant, nous n’avons aucun doute sur le fait que ladite Xantia, bien entretenue, est encore tout aussi vaillante à la tâche et efficace que la 3008.
Le SNALC s’interroge aussi de plus en plus sur le bien-fondé et la pertinence de certaines formations proposées à ces collègues, à deux-trois ans de la retraite…
Le SNALC de Champagne a récemment interpellé à ce sujet l’administration lors d’une audience. Il réitère son appel à la bienveillance – exigée et rabâchée à l’égard des élèves – et à l’empathie de l’administration vis-à-vis des personnels proches de la retraite qui ne doivent pas être considérés comme non adaptés mais bel et bien reconnus et respectés pour leur dévouement, leur expertise et leur longue carrière. Le SNALC demande donc l’aménagement adapté des fins de carrière.
* Dominique Cau Bareille « Comment accompagner l’allongement de la carrière des enseignants en France ? », 2017