Le « décrochage scolaire », priorité nationale de l’Education depuis au moins trente ans, inscrite dans le Code de l’Education, préoccupe tous les personnels d’enseignement, de santé, d’orientation et d’encadrement et notamment le personnel d’éducation comme les CPE. A titre d’exemple, le GPDS (Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire) réunissant tout ce personnel, n’est pas une réalité nouvelle covid-2019-2021.
Ce ne sont donc pas les conséquences du coronavirus qui ont créé le décrochage, ce sont les conditions désastreuses pour le personnel et pour les jeunes, notamment dû à l’inégalité sociale devant les études, aux difficultés économiques et sociales des familles fragiles, sans emploi, éprouvées par les aléas de la vie et dont leurs enfants montrent les stigmates comme un capital génétique lourd à porter.
Lors du confinement de mars 2020, la précipitation des annonces gouvernementales applicables tout de suite, l’absence et le manque de temps de coordination dans chaque établissement, le manque d’équipement informatique, la présence et l’intérêt familial pour l’Ecole, ont largement fait défaut.
Faut-il, comme hélas certains le pensent, faire porter le chapeau du « décrochage » ou du faible niveau des élèves aux enseignants ? Le SNALC dit non !
En effet, la plupart du personnel pédagogique et éducatif ont mobilisé toute leur énergie, toute leur créativité et stratégies pour « raccrocher » le maximum d’élèves et maintenir la continuité pédagogique. Hélas, les ficelles étaient si fragiles qu’elles ont fini par rompre !
L’absence de concertation, les différents supports numériques ont découragé les élèves et leurs parents. Certains parmi ces derniers se sont rendus compte des difficultés d’enseigner – c’est bon signe – mais aussi de « gérer » la maisonnée (repas hors cantines scolaires, devoirs, …) tout en étant parfois en télétravail.
Cette rupture scolaire durant trois bons mois, suivie de deux mois de vacances d’été, a créé de nouveaux décrocheurs à l’intérieur même des établissements.
Les décrocheurs « avant confinement » étaient des élèves sortis juste avant ou après l ‘examen (brevet des collèges, baccalauréat). Or, depuis « l’après confinement », nous repérons des élèves qui dès le collège sont démobilisés, en véritable échec scolaire mais qui restent dans les établissements pour ne pas rompre avec le milieu amical, familial et matériel. Ceci questionne les équipes concernant l’accueil, la prise en charge et les modalités d’enseignement pour ces jeunes.
Le SNALC, force de propositions et représentatif au Comité technique ministériel (CTM), continuera à défendre l’autonomie des enseignants pour une Education Nationale juste et efficace pour tous afin de ne laisser aucun élève au bord du chemin.
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