Article publié dans la Quinzaine universitaire n°1454 du 11 juin 2021
Par Stéphan AUBRIET, membre du Bureau académique du SNALC de Reims
La mise en télétravail d’une grande partie des salariés a eu chez bon nombre de nos concitoyens l’effet d’une révélation douloureuse : travailler à la maison revient cher.
Que n’a-t-on pas entendu en effet sur le coût d’un siège ergonomique, d’un écran, des consommables, du chauffage et de l’électricité ou encore sur la place prise à la maison pour pouvoir remplacer l’espace de bureau de l’entreprise !
Face à l’urgence, notre ministère a reconnu à très basse voix que les enseignants, qui ont pour la plupart un espace de bureau à la maison, avaient ainsi des frais professionnels importants.
Magnanime, il nous a octroyé une prime annuelle de 150 euros, de quoi finalement régler la… facture de consommables ! Quid du reste à charge ?
C’est un fait, les professeurs ont longtemps tu leurs revendications à ce sujet. Les professeurs étant d’anciens étudiants, ils se sont contentés de poursuivre cette habitude d’acheter des livres, du mobilier, du matériel informatique et, lors de leur installation chez eux, ont pris une pièce de plus pour le bureau.
Aujourd’hui, cette facture à régler chaque mois pour pouvoir travailler, cet espace professionnel pris sur l’espace privé ne vont plus de soi, tant les conditions de travail et de rémunération (sans parler de la reconnaissance) se sont dégradées.
Le SNALC demande donc, à défaut de pouvoir obtenir un espace de travail pour tous les professeurs dans leur établissement, une juste compensation à tous ces frais professionnels, tous les professeurs ne pouvant pas passer en frais réels.