LE EPS 33 – Mai 2021
L’arrêté du 15/01/2021 modifie les contenus des concours du CAPEPS. Concernant le concours externe, si des éléments disciplinaires et pré-professionnels sont sensiblement améliorés on constate conjointement un formatage institutionnel très renforcé.
Le maintien de l’épreuve d’admissibilité (la composition portant sur les mises en contexte de l’enseignement de l’EPS) et des deux épreuves d’admission (la leçon et la connaissance des APSA) est un bon point. La pratique et l’entretien relatifs à une spécialité physique et sportive sont conservés. Les pratiques complémentaires de deux activités physiques polyvalentes viennent désormais s’y ajouter. Cela constitue une réelle amélioration du recrutement.
En revanche ce qui est inquiétant c’est la transformation du fond de la première épreuve d’admissibilité. La dissertation ayant trait aux fondements socio-historiques et épistémologiques de l’EPS change de référence et perd son caractère historique. « Les sciences humaines et sociales » (socio-cognitives ?) deviennent les nouvelles sources sur lesquelles les candidats s’appuieront pour « comprendre les mutations actuelles de l’EPS » en regard des « enjeux sociaux, historiques, culturels, éducatifs et scolaires ». Autant dire que la place de l’analyse critique portant sur l’évolution de l’éducation physique disparaît. S’y substituent des démonstrations scientifiquement bornées et étayées qui visent à justifier sa forme institutionnelle actuelle. C’est une vraie perte et plus d’orthodoxie !
Enfin apparaît une troisième épreuve d’admission de 35 minutes, inédite, véritable entretien d’embauche et d’allégeance. Pendant 15 minutes, les candidats devront mettre en valeur leur parcours antérieur et ainsi bien se vendre. Les 20 minutes suivantes mesureront leur bonne appropriation et leurs capacités de transmission, étendues à la vie scolaire, des valeurs de la République.
Le coefficient 3 de ce nouvel examen démontre toute l’importance de cette mise en conformité. Espérons qu’il saura se prémunir de toute forme de discrimination et d’atteinte aux droits et libertés.
Par Laurent Bonnin, SNALC Secrétaire national chargé de l’EPS
eps@snalc.fr