EXAMENS NATIONAUX 2021 : ENCORE UNE FARCE !
Pourquoi, malheureusement ? Car il ne fait pas de doute que ce bal de l’extraordinaire réussite des élèves français n’est qu’une farce. Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas s’en rendre compte. Exemple avec le sujet d’HG-EMC du DNB 2021.
Comme les années précédentes, les consignes de correction se sont révélées être d’une confondante générosité, au point qu’il faudrait rebaptiser la phase de correction de « foire aux points ». Elles sont sans doute issues des techniques « modernes » prêchées par nos « meilleurs pédagogistes » :
– l’élève se trompe à la question 2 mais sa réponse à la question 5 correspond à la réponse demandée à la question 2 ? il faut lui mettre les points quand même : c’est ce que l’on appelle la « correction glissante ».
– l’élève ne sait pas formuler une seule phrase compréhensible dans sa langue maternelle ni recopier sans fautes des mots d’un texte du sujet ? le correcteur ne doit pas en tenir compte car c’est « l’épreuve de français seule qui évalue le niveau de maîtrise de leur langue maternelle ».
– il n’y a pas de barème détaillé pour chaque question ? c’est parce que chaque correcteur est libre de « ventiler » les points de l’exercice sur les réponses en fonction de la qualté des réponses aux questions précédentes. C’est le « barème flottant » ou la « ventilation des points ».
– le paragraphe argumenté n’a pas d’introduction, de conclusion, de problématique, ni de parties visibles et ressemble plus à un gloubi-boulga sans queue ni tête ? pas de problème puisque c’est finalement un « développement construit » ou « développement ordonné » qui est exigé et qui ne nécessite pas de savoir structurer son propos. Un peu comme construire une maison sans plan, ni fondations, ni structure…
– l’élève place mal une date sur la frise chronologique : la correction invite à quand même attribuer la moitié des points pour cette date ! Pour l’instant, aucune formule pédagogiste n’est venue justifier cette consigne qui est le summum de l’absurdie.
D’un point de vue déontologique, avec l’application de ces consignes glissantes, flottantes, ventilées… laissant au correcteur une liberté totale quant à l’attribution d’un très grand nombre de points, il y a rupture de l’égalité républicaine entre les élèves.
D’un point de vue professionnel, quel inspecteur accepterait qu’un professeur prépare des contrôles sans barème ? quel inspecteur validerait le fait de ne pas attribuer les points d’un contrôle de la même façon d’une copie à une autre ? quel inspecteur consentirait à ce qu’on n’apprenne pas de manière sérieuse à ses élèves la méthodologie de l’argumentation ? quel inspecteur approuverait un enseignant qui ne corrigerait pas les fautes d’orthographe dans les copies ?
Voilà pourquoi le SNALC affirme depuis des années que les examens nationaux, tels qu’ils sont actuellement organisés, relèvent de la mascarade. Avec ces consignes de correction hallucinantes, qui font tout sauf leur rendre service, on leurre les élèves. On bafoue aussi tout le travail construit durant des mois par le professeur. Cette façon de faire illustre la stratégie de renoncement adoptée par l’Education nationale depuis des années. C’est ce contre quoi le SNALC se bat avec ardeur.
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