AUTORITE OU EXPERTISE DES CHEFS D’ETABLISSEMENTS ?
Comme l’indique le BO du 3 janvier 2002, le chef d’établissement en tant que véritable chef d’orchestre « impulse et conduit la politique pédagogique et éducative de l’établissement ». Le SNALC note cependant des dérives, notamment le fait que quelques chefs d’établissements se présentent comme omniscients et omnipotents, désignant ainsi les collègues comme de simples exécutants.
Ces comportements générant de plus en plus de souffrance chez les personnels, nous nous intéresserons donc ici aux différents mécanismes permettant ce positionnement et aux conséquences sur les relations entre l’administration et les collègues.
Expertise ou autorité ? Selon Laurent Combalbert et Marwan Mery (1), pour devenir expert, il faut associer une connaissance théorique dans un domaine (universitaire par exemple) et une pratique régulière. Partant de ce postulat, le SNALC recommande donc la vigilance vis-à-vis de tous les « experts » dont la pratique assidue ou les connaissances théoriques ne seraient pas avérées. Donc sans formation spécifique, le chef d’établissement ne peut se gratifier d’une expertise dans la gestion pédagogique de telle ou telle discipline et ne saurait conseiller, accompagner ou juger de la qualité d’un enseignant dans sa discipline.
En faisant cela, certains principaux ou proviseurs induisent de la rigidité dans les relations avec les professeurs dont le seul pouvoir aujourd’hui reste leur compétence. Les enseignants alors considérés comme de simples exécutants se sentent dépréciés et parfois même infantilisés.
Alors pourquoi des experts en pédagogie, forts de leurs connaissances universitaires et de leur pratique acceptent-ils ce traitement ? Pour mieux comprendre il faut se tourner vers l’analyse des biais cognitifs et plus précisément du biais d’autorité et de l’effet de halo. Le biais d’autorité entraine une surévaluation de l’opinion d’une personne ayant autorité dans un domaine donné. L’effet d’halo lui incite à partir d’une caractéristique positive d’une personne à généraliser cette positivité à l’ensemble des caractéristiques de la personne.
Nous aurions en effet tendance à surévaluer la valeur de l’opinion d’une personne ayant une autorité sur nous et son expertise dans un domaine nous incitera à ne pas discuter cette même opinion.
Le SNALC rappelle donc que les chefs d’établissement, bien que pour la plupart compétents, ne sauraient se gratifier d’une expertise disciplinaire, juridique…
Le SNALC enjoint donc chacun des personnels à relever la tête et à ne pas se laisser culpabiliser car tous les collègues conservent un fort pouvoir au sein de leur établissement et auprès des élèves et de leurs parents en raison de leur expertise pédagogique validée par leurs pratiques et leurs études universitaires. En cas de difficultés pour faire valoir cette expertise, Le SNALC restera toujours à l’écoute pour vous accompagner.
(1) Laurent Combalbert et Marwan Mery sont deux experts en négociation complexe, conférenciers et enseignants, ils interviennent régulièrement dans la gestion de négociations pour des intérêts privés ou gouvernementaux au sein de l’agence des négociateurs (ADN).
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