Le président-candidat Macron a affirmé, par le biais d’un député « impliqué sur les questions d’éducation », qu’il faudrait « diversifier les tâches complémentaires » des professeurs[1]. Pourtant, si vous avez la chance d’être enseignant aujourd’hui, vous passez déjà de très nombreuses heures complémentaires à des tâches aussi diverses que :
- Remplir des bulletins à rallonge : vous devez détailler les parties du programme étudiées et les compétences travaillées avant de formuler une appréciation qui développera des axes de remédiation. Le résultat ? que de temps passé à compléter des bulletins qui s’étalent sur plusieurs pages, avec le risque de devoir recommencer si ce n’est pas assez « bienveillant » !
- Assister à d’innombrables réunions: que d’heures de pauses du midi régulièrement sacrifiées à cause de réunions « plans remédiation », « conseils de socle », « discussions interdisciplinaires » … ! Sans compter le temps consacré à remplir des fiches-actions pour justifier des divers projets décidés à l’issue de ces réunions.
- Expérimenter la pédagogie différenciée : vous passez également beaucoup de temps à préparer des cours et évaluations adaptés aux élèves à besoins particuliers (ceux avec des PAP, PPS ou PAI ; ceux relevant d’ITEP, IME ou EREA) afin de compenser la baisse des places dans les structures spécialisées et hospitalières.
- Répondre aux messages ENT et ac-reims.fr : vous êtes supposé disponible à toute heure pour répondre à des messages dont le nombre ne cesse de croître chaque jour, et sur deux messageries différentes en prime !
- Piloter l’orientation des élèves: si en plus vous avez la chance d’être professeur principal, vous remplacez les PSY-En, en voie d’extinction. Vous nouez moults partenariats (avec des entreprises et des établissements scolaires), organisez des sorties pour votre classe que vous accompagnerez bien sûr (à des foires, des forums et des portes ouvertes…).
Il fut un temps où enseigner était le cœur du métier d’enseignant. Ce qui compte désormais le plus dans la carrière d’un professeur, ce n’est plus ce pour quoi il a été recruté initialement, c’est tout ce qu’il y a autour, toutes ces tâches périphériques chronophages qui changent à chaque réforme et qui fatiguent les enseignants. Transmettre n’est plus à la mode et est même devenu accessoire.
Qu’est-ce qui est obligatoire parmi toutes ces tâches ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Vous subissez des pressions ?
Contactez-nous pour avoir des réponses légales à vos questions.
Rejoignez le seul syndicat qui est le seul à se battre contre toutes ces dérives qui défigurent le métier d’enseignant.
Eugénie de Zutter, Présidente académique
snalcdechampagne@gmail.com
[1] « Macron s’attaque au temps de travail des enseignants », Les Echos, 6 janvier 2022