Les rencontres Parents- Professeurs : un modèle inflexible ?
En ce premier trimestre, telle une tradition perpétuelle, les rencontres Parents-Professeurs célèbrent souvent l’occasion d’échanges nourris et intéressants pour les deux parties. Chacune essaie d’en tirer un avantage malgré une organisation parfois maladroite (voir supra).
Pour les parents, cela reste une opportunité de voir ou apercevoir celles et ceux qui façonnent leur enfant au quotidien. Ils viennent y recueillir, bon gré mal gré, quelques conseils de la part de pédagogues patentés. Certains y voient une chance, d’autres un moyen de « se défouler » contre l’institution, quelques-uns ne prennent même pas la peine de venir (ni de s’excuser).
Pour les enseignants, ces rencontres s’enchaînent de façon académique, à grande vitesse, et s’accommodent à une course contre la montre, dont l’objectif est d’honorer au mieux les fameux rendez-vous. Pour autant, chacun d’entre nous prend le soin de transmettre de précieux conseils, un message de félicitations ou d’encouragements.
Ces rencontres « parents-profs » témoignent aussi des relations complexes qu’entretiennent les uns envers les autres. Si la majorité d’entre elles se déroulent sans accroc, avec des remerciements et un respect mutuel, il ne serait pas honnête de passer sous silence celles qui remettent en cause notre professionnalisme. Ces incivilités, nous y sommes malheureusement confrontés de plus en plus.
Il n’est pas sans rappeler que ces réunions font partie intégrante de notre service dans le second degré. Deux réunions par classe et par an dont une destinée à une information sur l’orientation sont censées être organisées (Circulaire n°2006-137 du 25 août 2006).
Aussi, nous pouvons relever que les textes sont suffisamment (ou volontairement ?) peu clairs pour donner une marge de manœuvre aux chefs d’établissement, responsables de l’organisation. Par exemple, aucune durée de présence par les personnels enseignants n’est précisée. Cette indication peut paraître insignifiante, mais c’est ainsi que des collègues de l’académie de Reims se sont vu demandé de rencontrer des parents jusqu’à 21h30 (soit 5heures non-stop, en plus d’une journée de parfois 7h de cours). Une tentative de remédiation demandée par des collègues auprès du personnel de direction a été balayée d’un revers de main, en rappelant que cela faisait partie de leurs obligations.
Ce manque de souplesse (« de flexibilité », devrait-on dire dans un jargon libéral) est révélateur de ces obstinations qui deviennent inefficaces, faute de concertations. Face à de tels agissements, il est urgent que les personnels enseignants soient au mieux représentés et écoutés. Le SNALC Champagne-Ardenne s’engage à apporter son soutien et à être le porte-parole de celles et ceux qui ne sont pas écoutés. Pour que notre métier soit respecté de tous, pour que notre statut soit humanisé par tous.
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