Depuis quelques années déjà, les enseignements de langues vivantes autres que l’anglais sont de plus en plus menacés dans les formations post-bac de l’Hexagone – et ce, en contradiction stricte avec les engagements européens de la France qui, comme ses partenaires de l’UE, soutient dans son discours officiel la maîtrise de deux langues étrangères par citoyen.
A l’heure actuelle, une section immédiatement menacée est celle des classes préparatoires BCPST (les anciennes Maths Sup Bio et Prépa Véto) : ce sont chaque année des milliers d’étudiants qui se présentent aux concours des Grandes Ecoles Agronomiques (près de 1000 intégrés par an) et Vétérinaires (environ 450).
Les projets envisagés par les présidents des Grandes Ecoles concernées visent à impacter la promotion 2023 et toutes les suivantes en ne proposant plus que l’anglais comme unique langue étrangère au concours. Réunie le 18 juin 2020, la dernière Conférence des Directeurs des Etablissements d’Enseignement Supérieur Agronomique et Vétérinaire (CDESA) a été très claire à ce sujet : dès septembre 2021, les enseignements de langues vivantes autres que l’anglais seraient ainsi menacés de disparaître de ces classes préparatoires. A raison de 2 heures par semaine d’enseignement, ce seraient ainsi, dès septembre 2022, 4 heures hebdomadaires de service en classes préparatoires en moins pour les collègues concernés (en termes d’effectifs, les professeurs d’espagnol, d’allemand sont en premier lieu concernés, des professeurs d’italien et de portugais également).
Le SNALC soutient bien sûr l’évidente nécessité de la bonne maîtrise de l’anglais par les élèves et étudiants. Ce faisant, la bonne maîtrise d’une autre langue vivante européenne (et donc son enseignement) est à sauvegarder et promouvoir : dans les classes préparatoires scientifiques, la deuxième langue étrangère est optionnelle et prisée chaque année par des milliers d’étudiants. Ces mêmes étudiants sont les futurs Erasmus des Grandes Ecoles et des universités européennes, constituent la sève de l’arbre européen en jetant des ponts entre nos différents établissements et pays.
La crise actuelle invite notre pays et ses pays voisins à resserrer les liens, plutôt que les rompre. A l’heure du Covid et de la recrudescence de maladies transmissibles entre les animaux et les humains, la pluralité des langues est un outil précieux d’échange humain, culturel, intellectuel, scientifique et industriel. L’apprentissage des diverses langues des pays européens partenaires est un atout précieux pour l’avenir de notre jeunesse comme celui de notre continent. Le SNALC invite à pérenniser cette diversité de l’enseignement des langues vivantes à tous les niveaux, et dans un maximum de spécialités de formation, et a pris de multiples contacts en ce sens auprès des décideurs, leur rappelant également leurs engagements franco-allemands réitérés en janvier 2019 à Aix-la-Chapelle en termes de promotion de la langue du pays partenaire. A suivre.
Lycée Clemenceau – Reims (Classes Préparatoires Scientifiques et Economiques)